jeudi 13 septembre 2012

Hurler avec les loups. Ou pas.

Je m'en veux, j'ai hurlé avec les loups. Comme tous les autres. Un article dans la presse, quelques secondes d'une vidéo de mauvaise qualité... puis le verdict publié dans un autre journal, plus tard. J'étais indigné. Comme tous les autres.

Comme je suis maintenant au repos forcé depuis près de deux mois, que j'ai le temps d'approfondir certaines choses et que, par hasard, un lien sur une page internet m'a rappelé la chose, j'ai investigué plus en profondeur.


Pussy Riots


Qui ne connaît maintenant les Pussy Riots ? Ces jeunes filles un peu fofolles qui ont chanté cagoulées dans une église des choses pas trop politiquement correctes, ces polissonnes qui ont ensuite été condamnées à 2 ans de prison.



Et tout le monde de hurler et de s'indigner ! Et d'organiser des manifestations de soutien à Paris et ailleurs...


Mais qu'est-ce qu'elles ont donc chanté de si grave ? Des paroles  telles que “Sainte Marie mère de Dieu, deviens féministe” ou encore “merde, merde, merde du Seigneur”, politiquement dirigée contre le candidat à l’élection présidentielle Vladimir Poutine, mais également contre le patriarche orthodoxe accusé de “croire en Poutine plus qu’en Dieu”.

Et c'est pour ça qu'on condamne ces petits anges à 2 ans d'emprisonnement en camp de travail pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse?

Des petits anges, vraiment ?  Et si on cherchait un peu dans leur passé ?

Pussy Riot n’est pas seulement un groupe de rock, mais le volet musical d’un groupe anarchiste du nom de Voina (la guerre) et qui ces derniers mois a revendiqué de nombreuses actions que l’on peut ne pas trouver ni “drôles” ni “subversives” :

  • organisation d’une orgie sexuelle avec des femmes enceintes dans un musée, en groupe et en public ! (le nom de l’action étant une insulte violente adressée au président Medvedev)
  • se montrer en public nu et couvert de cafards
  • se masturber avec une carcasse de poulet dans une épicerie et en sortir en marchant avec la carcasse enfoncée dans les parties génitales
  • attaque à l’urine sur des policiers
  • tenter d’embrasser sur la bouche des représentants de l’ordre du même sexe
  • dessiner à la peinture des pénis géants sur les routes
  • destruction de véhicules de police...

Là, elles apparaissent déjà moins angéliques... Et on peut penser que la peine de prison qui leur a été infligée ne concerne pas que les chants dans l'église.

Mon but ici n'est pas de dire que tout le monde a eu tort de s'indigner, ni de dire que 2 ans de prison c'est beaucoup trop ou beaucoup trop peu. Je veux juste rappeler qu'il ne faut pas d'office tenter de crier plus fort que les autres pour montrer combien l'Etat est injuste (certains ont qualifié le procès de "stalinien"), qu'il ne faut pas embrayer immédiatement et suivre un mouvement qu'une presse qui vit de sensationnalisme s'efforce d'attiser, comme on souffle sur un feu pour qu'il prenne plus vite. Il ne faut pas hurler avec les loups. Il faut au contraire se renseigner, prendre son temps et se faire sa propre opinion.

Aujourd'hui 12 septembre 2012, un article paraît dans la presse : "Boris Berezovski serait 'derrière' la prière punk des Pussy Riot, selon une télé russe". Une fois de plus, vous le comprenez, nous ne saurons jamais la vérité sur cette affaire.

J'ai mis ci-dessous quelques liens intéressants et qui ne vont pas tous dans le même sens. Ceux qui ont trop de temps pourront y jeter un coup d'oeil. Le premier est probablement le plus édifiant (mais attention à la photo qui pourrait choquer certaines personnes)

Liens :

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